Découvert avec le tendre Minari, récompensé à Sundance et aux Oscars, Lee Isaac Chung revient au commande de Twisters, sequel du film de Jan de Bont sorti en 1995.
Remplit de stéréotypes, pris dans le carcan du cahier des charges classique du blockbuster, Twisters ne réinvente rien, pire, il recycle. Pourtant, c’est parce qu’il recycle que Twisters ressuscite au passage le film catastrophe. Depuis les années 2000, rares sont les films qui s’en rapportent à trouver bonne presse : La Guerre des Mondes (Spielberg, 2005), Les Fils de L’homme (Cuarón, 2006), Melancholia (Von Trier, 2011), Take Shelter (Jeff Nichols ) Gravity ( Cuarón, 2013). Mais on pourrait arguer que ces films appartiennent bien plus aux domaines de la science-fiction, de l’anticipation ou du thriller psychologique. A ce compte-là autant être honnête, le film catastrophe n’as jamais fait frissonner la critique, Rolland Eimerich et Michel Bay n’ont jamais été des grandes sources d’inspiration, reste alors peut-être pour se démarquer The Impossible de J.A bayonna en 2012…
Quoi qu’il soit, Twisters évoque avec une certaine nostalgie ces films souvent limités dans leurs enjeux et leur narration (le traumatisme et la survie) qui misent avant tout sur leurs effets sensationnels et explosifs. Simple, oui, pourtant il est bon de revoir sur grand écran la simple mère nature comme antagoniste, à une époque où les défis climatiques se multiplient pour l’Homme. Il ne faut ainsi pas s’attendre à plus que des plans aux drones accompagnés de plans larges en termes de mise en scène. Les effets spéciaux se chargent du reste. Cependant on prend tout de même plaisir à sillonner l’Oklahoma à bord du van de nos deux héros, au gré d’une musique bien trop présente, mais qui évoque merveilleusement l’appel de l’aventure. Malgré le manque de personnalité de Twisters, Lee Isaac Chung renoue avec son long-métrage précédent, Minari, et film l’Oklahoma de la même manière qu’il filmait l’Arkansas, faisant une ode en grand espace du Sud des États-Unis.
Le duo porté par Glenn Powell et Daisy-Edgard Jones est également déterminant dans l’efficacité du film. Le premier, découvert dans la série Scream Queen, apparaît de plus en plus régulièrement sur le haut de l’affiche depuis sa participation au dernier Top Gun en 2022. La seconde, connue pour son rôle dans Normal People en 2020 signe seulement son quatrième long-métrage. Les deux acteurs confirment ici leur statut de têtes montantes. Si Twisters ne sera pas le film marquant de cette année, il est une étape non négligeable pour ses deux acteurs et son réalisateur.
Si certains pointeront le simplisme de Twisters, ils passeront à côté de la sincérité qui s’en dégage. Un univers qui met en avant l’entraide communautaire ainsi qu’une décence commune toute orwellienne où le meilleur de l’être humain surpasse le pire.