J'ai commencé à écrire cette critique un peu avant la fin du film tellement celui-ci m'a profondément énervé.
Le premier Twister du nom est sorti en 1996, soit dix ans avant Une vérité qui dérange.
A l'époque on pouvait encore feindre d'ignorer que de nombreuses catastrophes naturelles sont causées et aggravées par le changement climatique, lui-même engendré par les activités humaines.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et non seulement le film ne mentionne jamais cette réalité (et ce n'est pas les occasions qui manquent dans le film), mais en plus le réalisateur assume pleinement d'éviter le sujet : "Je voulais juste m'assurer qu'avec le film, nous n'ayons jamais l'impression qu'il transmet un message", a expliqué Lee Isaac Chung dans une interview à CNN. "Je n'ai tout simplement pas l'impression que les films sont censés véhiculer un message. [...] Je voulais m'assurer que nous ne créons jamais le sentiment que nous prêchons un message, car ce n'est certainement pas ce que je pense que le cinéma devrait être. Je pense que cela devrait être un reflet du monde." Un reflet du monde climato-évasif ?
Non seulement ce point de vue est absolument contradictoire, faux, insensé et idiot (on peut très bien faire de l'entertainment tout en faisant passer des messages sérieux, le cinéma ne se résume évidemment pas à sa vision étriquée du monde), mais en plus le film a - évidemment - le mauvais goût de prôner le techno-solutionnisme (mâtiné de bravado à l'américaine sur fond de musique country) comme réponse aux maux de notre planète, soit une vision nocive et contre-productive pour lutter contre le changement climatique (si vous avez encore des doutes, lisez les très nombreux articles sur le sujet).
Et je suis d'autant plus déçu de découvrir que Steven Spielberg, activiste climatique à ses heures perdues, est producteur exécutif de cette intempérie climato-rassuriste...