Que retenir du premier Tyler Rake en dehors de son faux plan-séquence ? Pas grand chose, il faut le reconnaitre. Un contenu comme Netflix aime en produire, c'est-à-dire consommé puis oublié. Et scénarisé par l'un des frères Russo donc pas scénarisé. Voilà qui n'aide pas à se rappeler, convenez-en. L'actrice Golshifteh Farahani était dedans ? C'est qui déjà Yaz ? Tyler a survécu...et c'est qui déjà ? On s'en fiche, tout cela n'a pas grande importance. Une famille géorgienne à extraire de prison, une milice de méchants pas beaux et pas très d'accord ? Pas de problème, ça ne fait pas une grosse différence. Voire pas du tout.
Oubliez le prétexte familial et les poncifs navrants qui vont avec (les personnages n'ont aucun intérêt), Tyler Rake 2 est agencé de la même façon que le premier. Un nouveau plan-séquence ? Oui, il dure 20 minutes, bien assez pour s'en lasser. Les chorégraphies sont chiadées, l'investissement des comédiens et cascadeurs est indiscutable. Mais se reposer sur le même artifice (largement répandu, d'ailleurs) est périlleux sans idée de mise en scène sans compter le rafistolage numérique très voyant. Raisonnablement fendard, mais pas plus. Ce sera le gros morceau de bravoure d'une suite qui se situe un bon cran en dessous du précédent déjà pas terrible. La faute à une réalisation sans éclat, une photographie insipide (les flashbacks au filtre sépia) et un manque de renouvellement dans les décors.
Le premier était oubliable, ce numéro deux est dispensable. On retiendra peut-être son morceau de bravoure (encore) mais c'est tout ce qu'il a retenir de cette bourrinade très 80's (encore) aussi bruyante qu'anecdotique.