Hollywood continue sa stratégie d'exploitation des filons à succès, en l'occurrence confier la réalisation de ses films d'action à des coordinateurs de cascades. Le résultat est souvent le même, une suite quasiment ininterrompue de bastons bien chorégraphiées au sein d'un récit rempli d'invraissemblances et dépourvu d'enjeux et de développement de personnage.
Tyler Rake voulait goûter un repos bien mérité, mais la puissance du caméo d'Idriss Elba suffit à le convaincre de reprendre du service. Il n'a plus qu'un bras et une jambe, aucun problème, la magie d'un montage d'entraînement façon Rocky IV le retape en deux temps trois mouvements. Et hop, c'est parti pour l'aventure.
A l'instar d'un jeu vidéo, les protagonistes voient constamment apparaître magiquement des hommes de mains par grappe de douze et quelques boss de niveau de temps en temps. Cependant, cette profusion de sbires n'entrave pas la progression de notre héros qui se débarrasse facilement d'eux tel une fusion de John Wick de Thor. Sérieusement, avec seulement cinq soldats comme Tyler Rake, l'Australie pourrait conquérir le monde en moins d'une semaine.
Mais voilà, malgré sa générosité dans le spectaculaire, l'ennui pointe vite le bout de son nez. Oubliant que pour rendre des scènes d'action vraiment impactantes il faut que le spectateur s'attache à ses personnages, Sam Hargrave tente de compenser en multipliant les ennemis jusqu'à l'overdose. Matthew Vaughn dans son Kingsman l'avait très bien compris, ce qui rendait la tuerie dans l'église si jouissive et marquante.
Aussi doués soient-ils, ces cascadeurs-réalisateurs devraient s'adjoindre de vrais conteurs qui leur rappelleraient qu'un film est avant tout une histoire.
Version grand luxe d'un DTV de Steven Segal ou de Jean-Claude van Damme, Tyler râteau se regarde sans déplaisir mais s'oublie aussi vite qu'une pub de dentifrice.