Plus je regarde Chantons sous la pluie, plus je m'aperçois des ses défauts (mineurs). Plus je regarde Un Américain à Paris, plus je m'aperçois de ses qualités (immenses). Ce film représente le sommet de la comédie musicale des années 40/50, avec Tous en Scène, qu'il surclasse d'ailleurs visuellement. Une élégance rarement égalée et une véritable déclaration d'amour faite à Paris et à la peinture française post-impressionniste. L'histoire est niaise et Paris est en carton-pâte ? On s'en moque totalement.
Gene Kelly est tout simplement merveilleux, mais c'est bien au coup d'oeil exceptionnel du grand Minelli qu'un Américain à Paris doit la plus grande partie de sa miraculeuse réussite. Le final est bouleversant de beauté avec ses costumes fabuleux. Et même si je ne suis pas fan de la musique de Gershwin, elle passe très bien grâce aux images de Minelli et aux arabesques du couple Kelly / Caron. Un mot sur Leslie Caron d'ailleurs : oui, ce n'est pas miss Univers - d'ailleurs elle apparaitra plus à son avantage avec les cheveux longs et quelques années supplémentaires dans Gigi - mais elle danse de façon divine, au moins aussi bien que Cyd Charisse (et peut-être même mieux). Son port de tête, sa posture corporelle sur les portés de Gene Kelly...c'est d'une élégance et d'une justesse esthétique renversantes.