Pour commencer il faut reconnaître que le film a de la gueule.
Décors de Cedric Gibbons, parfaits comme toujours, mise en scène brillante de Vincente Minnelli, musique énorme de George Gershwin, numéros musicaux souvent très réussis, surtout quand Gene Kelly s'en mêle, final impressionnant, rien ne manque.
Et pourtant si, un petit quelque chose pour élever cette très bonne comédie musicale au niveau d'une grande.
D'abord, le casting féminin est raté.
D'accord c'est son premier rôle, d'accord, elle a de la souplesse et sait danser, mais enfin, pourquoi Leslie Caron ?
Avec ses yeux bizarres de serpent et sa denture chevaline, elle manque de la beauté nécessaire à son rôle, surtout lorsque, comme tenue de soirée, on la déguise en serveur !!!
Et puis, quand même, c'est quoi ce jeu, ils ont pas vu au casting qu'elle ne savait pas jouer ?
En plus, vu qu'elle ne chante pas, ils auraient pu prendre n'importe quelle danseuse classique pas trop moche à la place...
Ensuite, le final, aussi réussi soit-il en soi, est un morceau un peu gros à digérer au sein d'un film et il le déséquilibre désagréablement à mes yeux...
Enfin, vous vous demandez pourquoi j'aime quand même ce film ? Et bien parce qu'il y a Oscar Levant, le plus grand dépressif bougon de l'histoire de la comédie musicale.
Pianiste, compositeur, acteur de tout, sauf de composition, grand fumeur, grand clown triste aussi, il apporte un peu de comique grinçant à l'ensemble qui, sans lui serait trop policé.
Et on lui pardonne même le passage onirique inutile avec lui dans tous les rôles de l'orchestre, vu qu'il arrive à le rendre indispensable.
Je ne vous laisserai pas partir sans sa dernière plaisanterie : lui, le grand hypocondriaque devant l'éternel, est enterré sous une jolie pierre tombale sur laquelle il avait préalablement fait graver : "I told them I was ill".
Rien que pour ça, moi, j'admire...