Considérée comme une des plus grandes comédies musicales, le film remporta 6 Oscars en 1952. Bien joué.
Mais rien à faire, je n'ai pas vraiment accroché. Les personnages ne sont guère convaincants autour d’une histoire de coeur sans intérêt qui entraîne le spectateur dans des scènes de plus en plus lassantes. Le film est monté autour des musiques de Georges Gershwin, et cela se ressent sur son scénario. Malheureusement les morceaux choisis sont fades, parfois déjà entendus ailleurs et en mieux. Heureusement les passages de danses sont assez réussis. Merci Gene Kelly qui chorégraphie et joue le personnage principal.
Mais ce serait pour moi poliment moyen, si, pour sortir de la torpeur, quelqu'un (mais qui?) n'avait pas intégré un certain passage. Attention, je spoile. Si vous ne voulez pas découvrir la scène la plus remarquable du film, zappez.
Car il y a cet incroyable numéro de plus de 15 minutes, qui reprend le poème symphonique Un Américain à Paris de George Gerschwin. L'arrangement est relevé, la chorégraphie est massive et entraînante, les décors sont magnifiques, reprenant le style de grands peintres parisiens (dont Raoul Duffy, coeur d’amour). C'est vraiment beau et exécuté avec un grand talent.
Mais c'est un passage onirique, difficilement intégré à l'histoire. C'est de l'esbrouffe, et tant mieux, mais cela jure avec le reste du film, coupé en quelque sort pour ce moment.
Il y a probablement un effet « carte postale de Paris » qui doit jouer pour le film, avec tous les bons clichés habituels. Mais il a aussi la superficialité des comédies musicales de la grande époque, dont Vincente Minnelli, le roi du genre, avait du mal à se défaire. C’est quand il s’en écarte, pour cette scène incroyable, que le film montre que l’équipe est bien meilleure pour assurer le spectacle que pour nous raconter une histoire. Il aurait dû en être ainsi pour toute la durée.