Comme souvent, chez Mankiewicz, le film comporte de longues scènes théâtrales et beaucoup de dialogues. Comme souvent aussi, il frappe par la grande maîtrise de sa construction. Si, dans La comtesse aux pieds nus, il y a plusieurs narrateurs, il n'y en a ici qu'un « qui nous entraîne avec lui dans sa rêverie impuissante face à la réalité, dans sa confusion, son désarroi, sa mauvaise conscience, dans sa culpabilité, son hypocrisie, dans ses mensonges puérils, toujours très vite déjoués. Son récit possède la texture d'un cauchemar éveillé et file immanquablement vers une issue tragique que rien ni personne ne pourra empêcher. (… » Un Américain bien tranquille est le film du malaise, de l'incertitude, du porte-à-faux » (Jacques Lourcelles).