« Tu me manques tellement que j’ai l’impression que je vais mourir d’amour. »
Un amour de jeunesse... Voilà bien un sujet qui a touché n’importe qui à un moment ou à un autre de sa vie. La nostalgie, la joie de retrouver celui qu’on aime, la douleur de la séparation, est-ce là le mélange de sentiments contradictoires qu’a voulu faire naître en nous Mia Hansen-Løve avec son film ?
Ça aurait pu.
Mais c’est raté, et ce pour plusieurs raisons que les indéniables qualités de ce film indépendant français ne peuvent gommer.
La mise en scène de la réalisatrice est agréable, douce et maîtrisée. Certains passages apparaissent par le biais de sa caméra sous un angle presque magique et enchanteur. L’excursion dans la campagne des deux amoureux en est l’exemple idéal.
Ce qui ne va pas surtout dans le film, c’est son manque de naturel. Pas spécialement dans les relations entre les personnages. Camille est excessive mais crédible, tout comme ses amants Sullivan et Lorenz.
Le problème vient surtout des interprétations des acteurs. Pour certains, la lecture des répliques se fait de façon morne et peu convaincue. Les mots sont articulés comme s’ils étaient lus par des étudiants voulant bien faire à leur cours de théâtre. Sebastian Urzendowsky dispose d’une maigre excuse, le français n’est pas sa langue natale, et ce point aurait dû être incorporé au scénario pour expliquer un minimum les choses. Mais Lola Creton, avec son visage de marbre et sa petite voix monotone, est impardonnable. Ce manque de naturel du couple devient rapidement drôle tant tous leurs échanges semblent faux. Impossible de ressentir de l’empathie pour le couple si on ne croit pas une seule seconde en lui.
Et c’est dommage car cette histoire aurait pu être passionnante. Une histoire d’amour qui prend toute la place, même la place du bonheur.