Peintre has been, misanthrope et intransigeant, Renzo Verni ne peut plus compter que sur le soutien de son vieil ami galeriste Arturo. Ce Verni fait un personnage coloré dans le registre caricatural de l'artiste qui préfère la précarité aux compromissions. "L'art est une tromperie" est-il dit. Le film illustre plutôt que le matché de l'art est une tromperie, à l'appui d'un scénario évident et indolent, dont a même l'impression qu'il perd le coeur de son sujet pour nous parler, dans des séquences trop longues, de la vieillesse et de la fin de vie.
La satire de l'art est ici modeste, déjà vue, et une certaine gravité cohabite avec une humour noir pas très efficace parce que les dialogues sont peu inspirés. Les deux personnages principaux, auxquels s'ajoute épisodiquement un jeune artiste intègre -le rôle, contrepoint des deux autres, autant que l'acteur sont médiocres- reflètent un scénario commun, sans surprise. Et plus on avance dans le film, plus on a le sentiment de son insuffisance, de son rythme plan-plan. Les personnages qu'on aurait voulus moins discursifs et plus truculents, ne sont en pas, en définitive -et c'était peut-être le dessein du réalisateur de ne pas en faire des figures de farce- amusants, même dans leur piteux "coup de maitre".