Le maire conservateur d'une petite ville du Nord doit à la fois gérer sa campagne pour être réélu, ainsi que son épouse qui lui annonce son coming out transsexuel.
J'avoue être allé voir totalement au pif, sans savoir de quoi ça parlait... parce que c'était le seul film qui passait au cinéma à ce moment-là. Donc, autant dire que j'ai été cueilli en bien par cette comédie qui parle à la fois des transsexuels, mais aussi de l'ostracisme dont souffrent les LGBTQIA+. Catherine Frot tient son personnage à merveille dans ce rôle ô combien casse-gueule, où on la voit peu à peu se masculiniser, prendre des graves dans la voix, jusqu'à la prise d'hormones qui lui fait pousser la barbe. Fabrice Luchini joue le côté conservateur, qui refuse l'émancipation de sa femme, car c'est aussi un risque de choquer ses électeurs, pense-t-il.
Mais je trouve que pris dans le spectre de la comédie, le film s'en sort pas si mal, notamment dans une scène où des membres LGBTQIA+ sont en train de discuter dans une réunion, et j'avoue avoir appris plein de choses sur le sujet. Pardonnez mon ignorance, mais jusqu'à aujourd'hui, je ne savais pas que j'étais une personne cisgenre... Car au fond, un film qui m'instruit sur un sujet qui ne touche pas personnellement (mais que je respecte, cela va de soi), et qui me fait rire aussi par le contrepoint, et bien j'ai passé un bon moment. Notons aussi la présence de Philippe Katerine en conseiller de Luchini, toujours aussi barré, et de Artus, qui lui gère les réseaux sociaux.
Il y a même une certaine émotion qui s'en dégage à la fin, toujours sur le thème de l'identité sexuelle, preuve qu'on peut tous évoluer sur le sujet. J'ai d'ailleurs été surpris de voir dans la salle(comble) à quel point Luchini sait faire hurler de rire les gens mais aussi les émouvoir. En totu cas, malgré un manque évident de cinéma, j'ai au moins appris des choses importantes.