Technique tout de suite reconnaissable: tremblés, flous, plans sombres à la limite du lisible. Cinéma qui tend à n'être plus que sensation avec scènes résumées à des gestes, caresses, efforts physiques, etc... ou à des perceptions physiques du monde environnant, brouillard, grésil, étouffement épileptique des sommets autour du lac, etc...
Une relation frère-soeur forte sinon incestueuse (en pensée), l'arrivée d'un élément étranger dans la famille, la relation Hege (la soeur) et le nouveau venu (Jurgen) se met en place, Alexi (le frère) se perd une nuit dans la neige et est retrouvé par Jurgen, travail et pique-nique, chute d'un arbre, le retour du père, la perte de virginité de la soeur. Voilà quelques événements sans oublier la présence du cheval couleur neige et brouillard.
Obscurité dans la maison peu convaincante malgré l'obtention de plans intéressants. (Obscurité trop travaillée, volontariste à mon goût - une autre pellicule ou une autre caméra aurait peut-être mieux fait l'affaire, tout en gardant ce désir de noir).
La rupture stylistique avec le chant est la bienvenue, elle met aussi en lumière le manque de variations dans le récit ou la manière de le donner cinématographiquement.
Mais cette volonté de rester dans un territoire de la sensation pure, quelque chose qui précède non seulement le langage mais peut-être aussi une certaine conscience de soi est plus que louable et donne quelques fruits uniques.