Si Claude Berri n'a jamais été un technicien hors-pair, il a en revanche toujours été un raconteur d'histoires talentueux : « Un moment d'égarement » n'échappe pas à la règle. Sans voyeurisme ni leçons de morale à deux balles, le réalisateur nous parle d'un amour différent, avec toutes les conséquences que celui-ci peut avoir au quotidien et la difficulté à le gérer pour les deux protagonistes. De ce point de vue, le cadre des vacances est bien choisi et permet de rendre crédible cette attirance mutuelle aussi forte qu'inattendue, se manifestant après une nuit un peu (beaucoup) trop arrosée.
Restait à rendre convaincante les réactions (évidemment diamétralement opposées) de chacun : Berri le fait avec assurance et habileté, bien aidé dans son entreprise par les excellentes prestations Agnès Soral et de l'immense Jean-Pierre Marielle, l'un des rares acteurs capables de rendre un personnage de beauf aussi sensible, touchant et attachant. Dommage donc que la mise en scène ne suive pas vraiment toutes ces belles réussites, mais moi, quand on me raconte une histoire de qualité comme celle-ci, avec du fond, des personnages et une certaine complexité, je m'en contente sans mal et ne boude pas mon plaisir.