Malgré des critiques très encourageantes, je suis resté perplexe devant ce "Petit boulot" (ultime long-métrage de Pascal Chaumeil, décédé depuis), qui ne m'aura vraiment pas convaincu.
Ok pour l'arrière-plan (légèrement) social et la volonté de se frotter à l'humour noir tendance absurde (ce genre de tentative reste rare en France), mais encore faut-il disposer du savoir-faire et du talent requis. Or la majorité des "gags" et punchlines tombe à plat, malgré des dialogues signés Michel Blanc, que l'on a connu bien meilleur dans cet exercice.
D'ailleurs l'ancien du Splendid ne propose guère mieux en terme d'interprétation : son personnage de mafieux n'apparaît guère crédible, et ses tirades sonnent faux, comme à peu près tout le reste (allez, Romain Duris s'en sort peut-être un peu mieux que ses comparses).
L'aspect comique étant un échec, on pouvait espérer que le scénario rattrape le coup : que nenni, cette petite histoire ne se révélant guère intéressante, et on ne peut hélas compter sur aucun rebondissement majeur pour relancer l'intérêt.
Personnellement, j'ai eu un mal fou à entrer dans le film (adapté d'un roman de l'écossais Iain Levinson).
Heureusement, l'ensemble finit par s'améliorer quelque peu, ou a minima j'ai moins souvent consulté ma montre lors la seconde partie, grâce à l'arrivée de la souriante Alice Belaïdi (pourtant dans la peau d'un personnage sans grand intérêt) et à un changement de décor opportun, notre héros quittant la grisaille du Nord de la France pour le soleil des îles Baléares.
En dépit de ma déception palpable, "Un petit boulot" reste vaguement regardable si l'on ne se montre pas trop exigeant, mais il ne faut surtout pas s'attendre à de grands éclats de rire, ni à une noirceur de ton digne des frères Coen - modèles plus ou moins revendiqués par Pascal Chaumeil.
En effet, le réalisateur n'assume jamais complètement sa part de radicalité, à l'image du dénouement en mode happy end.
D'ailleurs le clin d'œil final, parfaitement anecdotique, permet de boucler la boucle avec la scène d'introduction, elle-même bien naze...