Dernier film de Pascal Chaumeil (décédé plusieurs mois avant sa sortie), « Un petit boulot » n'est pas un chant du cygne mais reste toutefois une « sortie » très honorable pour ce sympathique réalisateur. Ne faisant pas toujours dans la dentelle, la comédie assume par ailleurs ses choix : humour noir et dialogues crus écrits par un Michel Blanc visiblement ravi de reprendre l'écriture sept après le médiocre « Une petite zone de turbulences ». Blanc également devant la caméra pour un rôle lui allant comme un gant et éclipsant en partie un Romain Duris ne s'en sortant pas trop mal par ailleurs. Dommage que l'œuvre, plutôt bien menée, presque « coenienne » par moments, n'aille pas jusqu'au bout de sa méchanceté.
Certes, on est bien loin des comédies françaises lambda, mais on ne bascule jamais dans quelque chose de vraiment féroce, comme si Chaumeil s'était rappelé de son charmant « Arnacœur » et n'avait pas voulu aller trop loin. De plus, si le scénario est marrant, il ne sort pas toujours des sentiers battus et certaines scènes, notamment dans la dernière partie, ne sont pas aussi drôles que prévu, d'autant que si les seconds rôles sont plutôt réussis (notamment le réjouissant numéro d'Alex Lutz), celui d'Alice Belaïdi l'est nettement moins. Mais bon, ne faisons pas la fine bouche : s'il n'est pas aussi réjouissant qu'espéré, voire légèrement franchouillard de temps à autre, ce « Petit boulot » a suffisamment de verve comique et de talent à l'écriture pour que l'on marche jusqu'au bout : un bon moment.