Entre romance, mélodrame et comédie sociale, Luigi Comencini signe un beau film à forte valeur sociologique puisque "Delitto d'amore" se situe dans le milieu ouvrier de l'Italie des années 70. Une jeune paysanne du Sud du pays (Stefania Sandrelli) est montée à Milan avec sa famille pour trouver du travail, rencontrant à l'usine un bel ouvrier athée du Nord (Giuliano Gemma et ses faux-airs de Jean-Louis Trintignant), vivant dans un HLM flambant neuf, logeant aussi ses parents et sa nombreuse fratrie.
Le film narre l'amour naissant de ces deux personnages, s'attardant notamment sur les difficultés rencontrées par le couple en raison de toutes ces différences.
Si Comencini n'évite pas certaines maladresses (la construction en flashback un peu abrupte, le dénouement en mode mélo appuyé...), son film bénéficie d'une très belle photo grisâtre, qui illustre au mieux l'atmosphère triste et enfumée des abords de l'usine.
Par ailleurs, le réalisateur transalpin se montre pertinent dans sa critique du capitalisme industriel à l'italienne, mettant en évidence des problématiques toujours d'actualité un demi-siècle plus tard.