Bien après tout le monde, et non sans une certaine impatience après avoir visionné Tel Père Tel Fils du même réalisateur, j'attendais Une affaire de famille au tournant lors de sa sortie en décembre. Il n'en va pas sans dire que la Palme d'Or m'assurait un film qualitatif.
Résultat : Je suis sorti de la séance tiraillé et indécis à propos de ce dernier :
Kore-eda aime à filmer la famille,c'est indéniable, et la famille qu'il nous propose de filmer sous sa caméra est une famille de marginaux qui survit grâce à la débrouille en raison d'un manque de ressources financières flagrante. Il nous montre un Japon non glorifié et certains sur les réseaux sociaux en sont même venu à dire qu'il s'agissait d'un film "anti-japonais".
La prise de risque est salutaire, et le plus incroyable est qu'il a réussi à rendre cette famille qui pouvait nous paraître antipathique en raison de ses actes (le vol, la prostitution, la non-envie de travailler....) complètement attachante, voir carrément touchante.
La manière de filmer est également très intéressante ( au delà de l'aspect "documentaire" maintes fois soulignées) j'ai eu l'impression d'avoir été aussi acteur du film, tout comme les rapports humains, parfois complexes, que le réalisateur met en lumière dans ce film et les rapports de force entre société japonaise traditionnelle avec ses valeurs morales poussées à l'extrême face à une famille qui parait être le summum de l'immoralité et de l'indécence dans ce pays.
Par contre, ce que j'ai beaucoup moins apprécié c'est le fait que le film ait eu un mal fou à se conclure et a traîné en longueur à la fin sans que cela soit forcément justifié, ce qui m'a totalement fait décroché du film alors que j'ai trouvé les deux premières parties magistrales, je suis ressorti de la salle en me disant qu'une telle fin, soporifique et interminable, pour un film aussi beau, juste et touchant, l'avait totalement gâché.
Bref, si vous souhaitez de beaux moments de vie où vous avez l'impression d'être un membre à part de cette famille, foncez, en espérant juste que la fin ne vous déçoive pas autant que moi...