Je n'espérais certes pas un vrai bon film, mais quelque chose m'attirais néanmoins dans cette "Belle course", promesse de divertissement calibré pour un dimanche soir paresseux sur TF1 : la présence toujours engageante de la belle Alice Isaaz (même dans un second rôle, je prends), la complicité non feinte du duo Dany Boon - Line Renaud, et puis il se trouve que cette dernière a précisément l'âge de ma grand-mère, récemment décédée.
Et pendant un certain temps, "Une belle course" respecte plutôt son modeste contrat : la promenade dans Paris, bercé par les rythmes jazzy des années 50, se révèle agréable pour le provincial que je suis, d'autant que Dany Boon a parfaitement la gueule de l'emploi pour incarner ce chauffeur de taxi ronchon, dont on devine (à des kilomètres) la part d'humanité blessée, et que Line Renaud dégage toujours cette présence digne et authentique.
Certes, les choix du réalisateur laissent souvent perplexe, Christian Carion décidant d'insuffler au récit une part de drame conjugal (superficielle et opportuniste) et une touche de mélo (convenue). Ces séquences en flashback apparaissent maladroites et artificielles, mais au moins on est un peu surpris, dérouté de l'itinéraire prévu.
Mais c'est vraiment le dernier virage, complètement raté, qui envoie le taxi de Carion dans le fossé. Surfant toujours sur le mélodrame à deux sous, le réalisateur signe une ou deux scènes vraiment putassières (la remise du chèque au cimetière notamment, avec la famille en larmes...), qui ôtent définitivement à cette histoire la vague sympathie qu'elle inspirait.