Sortir d’une salle de cinéma, le nez qui coule abondamment et les yeux embués par les larmes, ce n’est pas si souvent. Et quand c’est volontaire de la part du réalisateur sans pour autant être forcé ou coulé dans une sorte de chantage à l’émotion (et la précision a toute son importance), c’est d’autant plus méritoire. Et il faut avouer qu’avec « Une belle course » on s’est bien fait avoir dans le bon sens du terme, qu’on ne l’a pas vu venir. En plus d’être une belle course comme le dit si bien le titre, c’est une belle histoire et un beau moment d’émotion. Le film ne marquera certes pas, à proprement parler, le septième art pour ses qualités intrinsèques cinématographiques mais il demeurera cependant inoubliable pour l’hommage qu’il offre à cette très grande dame du spectacle (cinéma inclus) qu’est Line Renaud.
C’est bien simple, « Une belle course » est surtout un très bel hommage à cette grande actrice, et que ce soit Dany Boon (ami et fidèle collaborateur de la comédienne) qui lui donne la réplique sous la caméra de Christian Carion (proche des deux) est révélateur. Cela prouve bien que ce film a été conçu aussi bien comme un road-movie concept à l’ancienne en ce qui concerne le cinéma pur (où, dans ce domaine, le film est agréable mais pas transcendant) que comme une vibrante ode à Renaud qui, du haut de ses 92 ans (!), tiendra probablement là l’un de ses derniers rôles 9et sur ce pan, c’est un sans-faute). On peut voir le long-métrage un peu comme un chant du cygne en somme. Et quel cygne au vu de son immense carrière et de l’impact de cette grande dame sur la culture dans son ensemble pendant plus d’un demi-siècle. La complicité des deux acteurs transpire à travers l’écran et cette balade dans Paris n’est pas dénuée d’un certain charme suranné dans lequel on se plonge allègrement.
D’ailleurs, les séquences dans l’habitacle du taxi sont les meilleures. Carion a voulu aérer le récit avec le passé de son personnage en incluant des flashbacks, mais ceux-ci semblent bien ternes comparé aux scènes dans le présent. C’est même dommage car « Une belle course », avec un script plus étoffé dans les séquences du présent où figure Line Renaud, aurait été encore plus réussi tant les scènes du passé ne semblaient pas nécessaires pour comprendre le personnage au présent, que la seule force évocatrice de la voix de l’actrice aurait suffi. Les images de Paris sont belles, le film est court comme il faut et on embarque sans souci pour passer un bon moment. Mais le final, à la fois triste et beau, nous prend par surprise de la plus belle des façons pour nous faire pleurer comme des madeleines et rester le bouquet final... Une belle course donc mais surtout un beau film émouvant comme on l’aime et un au revoir à la carrière cinématographique cette grande dame du cinéma français!
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