C'est qu'à force de demander à tous les metteurs en scène et acteurs anglophones s'il aimeraient un jour tourner en France, certains finissent par le prendre au sérieux et à le faire ! Je pensais d'ailleurs jusqu'ici que Ridley Scott était capable de l'excellence comme du moyen : c'était sans compter sur cette « Grande année » qui n'a de grand que le nom. C'est parfois à se demander si le grand Ridley, pendant qu'il prenait ses vacances dans l'Hexagone, s'est dit : « Tiens, si j'en profitais pour réaliser un petit film au pays des bérets et des baguettes, histoire de prolonger un peu mes congés au soleil ? »
Car autant le dire tout de suite, vous aurez droit à TOUS les clichés provençaux pendant 115 minutes, sans parler, bien sûr, d'une bonne leçon de vie à l'ancienne pour nous expliquer que l'argent, c'est mal, et qu'à l'image de ce bon vieux Candide, il faut cultiver son jardin, avec, si possible, à votre cou une charmante brune appelée Marion Cotillard. Le pire, c'est que ce n'est même pas désagréable, et qu'à force de pathétisme et de lourdeur, l'œuvre en devient parfois presque attachante, à l'image de ces gros flashbacks où Albert Finney explique au jeune Max les vraies valeurs de la vie, même si ces scènes sont en définitive loin d'être les pires.
Ajoutez à cela quelques dialogues bien grotesques, des gens au mieux inintéressants, au pire inexistants, et vous obtiendrez cette parfaite pseudo-comédie romantique où même Russell Crowe s'avère peu inspiré. Reste la présence rafraîchissante d'Abbie Cornish, de la belle Isabelle Candelier (dans un rôle pourtant plus que chargé) et de le charmante Archie Panjabi (au moins les actrices auront été bien dirigées!), mais si l'anglais Ridley Scott voulait prouver à travers « Une grande année » son amour pour la France, c'est raté... Un bide.