Un sens du cadrage, du rythme dans le montage. Du talent pour installer une ambiance. Mais des lourdeurs, maladresse dans les dialogues et certaines lignes du scénario. En vrac: le coup de sang de John au sujet du frigo défectueux (sans parler de l'éclat de rire absurde et méprisant face à Lasse, juste un peu avant concernant la vieille voiture à repeindre), que l'on peine à justifier alors qu'il est provoqué par rien, sans parler de la crise de nerf en forêt lourdement appuyée et parachutée (sentiment d'humiliation sociale, angoisses pour sa fille, désir de vengeance refoulé); le même John qui sort à sa fille, sans préalable: "ta mère est pauvre...et moi je suis une merde", et tire au fusil dans son salon sur les moineaux !

L'opposition adultes névrosés, dépressifs, méchants, snobs, machos, méprisants, contre innocence des tourtereaux m'apparait trop caricaturale en fait ! (on retrouve bien ce besoin d'en appeler à une morale angélique pour sauver le monde !). Il n'empêche que la douceur et la vérité des instants entre Annika et Pär sont irrésistibles: rencontre près de la buvette, séquence dans l'appartement, scène de la cabine téléphonique et retour à vélo vers la maison...Beaucoup de talent mais des maladresses incompréhensibles qui tombent comme des briques, et que l'on retrouvera dans les films suivants (de mémoire dans "Le pigeon...", l'homme solitaire au café qui annonce à l'assemblée - personne sauf la serveuse - son avarice, source de sa solitude ! Pas très subtil !).

Flip_per
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films vus en 2023, Film suédois et Films vus datant de 1970

Créée

le 28 août 2023

Critique lue 16 fois

Flip_per

Écrit par

Critique lue 16 fois

D'autres avis sur Une histoire d'amour suédoise

Une histoire d'amour suédoise
guyness
8

L'été en fente douce

Un été Je suis sûr qu'on est nombreux à l'avoir ressenti: dès qu'un chouette film prend pour cadre l'été, on a soudain l'impression que les personnages sont à jamais prisonniers de la saison. Que...

le 9 déc. 2016

47 j'aime

38

Une histoire d'amour suédoise
Deleuze
8

Innocence juvénile

Roy Andersson, l'inconnu, et pour cause j'ai été étonné de voir qu'aucun de mes éclaireurs n'avait vu ce film. Poussé par la curiosité, je me suis donc embarqué dans cette histoire non sans...

le 11 mai 2013

32 j'aime

7

Une histoire d'amour suédoise
Sergent_Pepper
8

Emprise du soleil

Premier film du réalisateur suédois Roy Andersson alors âgé de 27 ans, cette œuvre porte en elle toute la magie des premières fois. Le cinéaste, qui deviendra une figure singulière du cinéma par des...

le 24 nov. 2020

30 j'aime

5

Du même critique

Pure Coolness
Flip_per
6

Critique de Pure Coolness par Flip_per

La tournure de cette comédie est finement menée, son écriture précise et équilibrée. Elle mets en dérision une certaine tradition patriarcale et plus généralement la posture masculine machiste dans...

le 24 juin 2024

1 j'aime

Orine, la proscrite
Flip_per
7

Critique de Orine, la proscrite par Flip_per

Tragédie mizoguchienne mettant en scène un monde aux conventions sociales rigides, aliénantes et mortifères, plus impitoyables encore à l'égard du petit peuple: une sexualité féminine entravée, des...

le 16 juin 2024

1 j'aime

Still Life
Flip_per
7

Tic-tac

Texte minimaliste et mise en scène épurée portant un regard d'entomologiste sur un couple de provinciaux, fonctionnaires en fin carrière, exclus du progrès dont bénéficie les citadins, traités sans...

le 10 juin 2024

1 j'aime