Difficile d'être plus éloigné des thrillers judiciaires « à l'américaine » qu' « Une intime conviction », ce qui était clairement le but affiché par Antoine Raimbault. De ce point de vue, le film est donc plutôt réussi. Aucune musique, aucun rebondissement spectaculaire, pas d'effets : le réalisateur fait le choix de coller au plus près de la réalité, le choix de l'affaire (Viguier) ne permettant pas énormément d'écarts.
C'est à la fois sa force et sa faiblesse : d'un côté c'est vraiment crédible, plutôt immersif, le seul « ajout » concernant le personnage de Nora s'avérant utile à l'intrigue et à notre intérêt. De l'autre, si vous n'êtes pas fan des œuvres presque « documentaires », perdant logiquement en émotion et intensité cinématographique, le risque de ne pas être passionné est réel.
Maintenant, c'est quand même pas mal. Ça se tient du début à la fin : précis, documenté, sans pour autant être trop démonstratif, le plaidoyer final d'Olivier Gourmet sachant faire son effet, la belle prestation de Marina Foïs étant également à saluer. Un bon moyen d'en savoir « plus » sur cette mystérieuse affaire pour un film-dossier solide et intelligent, à défaut d'être captivant.