Une décevante histoire du temps
Ce devait être la passionnante - et merveilleuse - histoire de Stephen Hawking, ce n'est finalement qu'un mélodrame ennuyant dans lequel la vie de famille du scientifique grille la priorité aux prouesses physiques et intellectuelles de l'un des plus brillants esprits de notre temps. Sa renommée s'explique à la fois par ses contributions scientifiques décisives, notamment dans l'étude des trous noirs, et la maladie dégénérative le rendant prisonnier de son corps. Cette dichotomie corps / esprit trouve ici son seul point d'orgue lors d'une conférence du physicien, dans laquelle il présente ses recherches aux plus éminents Professeurs et savants.
The Theory of Everything, abusivement transposé Une merveilleuse histoire du temps, ne magnétise pas comme éspéré puisqu'il se trouve incapable d'insuffler au personnage une quelque personnalité autre qu'un caractère lisse et futile, tel qu'il transparait, et autre que ses prodigieuses aptitudes auxquelles il est simplifié. Il n'est pas surprenant que le film manque de fougue quand on sait qu'il ne s'inspire, et ne se réduit, qu'à l’autobiographie Voyage à l’infini, ma vie avec Stephen de Jane Hawking, femme de l'astrophysicien.
En somme, le film de James Marsh instaure niaisement une pénible lutte entre le portrait du génie et celui du malade. L'ascension de l'étudiant de Cambridge devenu Docteur en physique contraste, ici maladroitement, avec la progressive altération de son état de santé. Une merveilleuse histoire du temps, cette étoile fulgurante et prometteuse, semble tout simplement avoir été elle-même aspirée par un trou noir.