Pur moment de bonheur en entendant mon pote lâché un "quoi ?" et sa nana "c'est quoi ce délire ?" dans la semi obscurité de la salle au moment où le film bascule dans un grand délire violent, gore, régressif, drôle, excessif mais surtout, extrêmement jouissif.


Jusqu'ici, la pellicule déroulait une sorte de road-movie-thriller-polar, mettant aux prises deux frères gangsters et leurs otages en route pour la frontière mexicaine. Rien de bien nouveau donc, mais ceci se présentait néanmoins dans un style efficace (la scène d'ouverture !!!) très fun rempli de cool, bien aidé par un casting aux petits oignons.
Les deux frères d'abord, G. Clooney interprète un aîné déjanté, évadé de prison, aux antipodes de son personnage d'Urgences, cassant, avec un plaisir visible, son image proprette de beau gosse télévisuel. Quentin Tarantino, grand pote de Rodriguez, interprète le cadet, tueur psychopathe et obsédé sexuel. À leurs côtés, Harvey Keitel, Juliette Lewis et Ernest Liu forment une famille endeuillée et dysfonctionelle.


Cette première partie ressemble plus à du Tarantino qu'à du Rodriguez, malgré une photo moite et des cadrages chers au réalisateur mexicain.
Alors vient le moment du grand n'importe quoi. Comme transition au road-movie en place jusqu'alors, la présentation d'un bar de la frontière et de sa clientèle particulière, dealers, gros bras et voyous en tous genres, de son orchestre rock, de ses danseuses sexys. C'est d'ailleurs durant une danse envoûtante de Salma Hayek que s'effectuera la rupture de ton, presque sans transition.


ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER


Alors commence une lutte à mort entre nos héros alliés à une poignée de personnages hauts-en-couleurs et les vampires dont le bar tient lieu de résidence et de garde-manger. Oui, des vampires. Le film bascule donc à ce moment et à partir de la, c'est une alternance entre fusillade et/ou bastonnade assez gore, et moments plus calmes plutôt drôles en general. Un survival vampirique en milieu clos. À la sauce mexploitation, ce film, pourtant pas parfait (les maquillages des vampires !?), est tellement fun (pour peu qu'on accepte le mélange des genres) qu'on peut lui pardonner quelques facilités (notamment plusieurs répliques téléphonées et très clichés).
Hommage sans complexes à plusieurs facettes du cinéma de genre, cette Nuit en Enfer, série B assumée (avec plus de moyens que d'habitude pour cette categorie) devrait réjouir les aficionados, et en charmer quelques autres. Excellent.

Créée

le 11 janv. 2020

Critique lue 87 fois

Goloumledosfin

Écrit par

Critique lue 87 fois

D'autres avis sur Une nuit en enfer

Une nuit en enfer
Gand-Alf
9

Satanic cocksuckers.

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi Quentin Tarantino et surtout Robert Rodriguez s'échinaient encore à rendre hommage au cinéma Grindhouse (que ce soit à travers le diptyque "Death Proof" /...

le 30 sept. 2013

85 j'aime

4

Une nuit en enfer
NeeKoh
9

Defends-toi Sex Machine !

Tout d'abord je voudrais défendre ce film de la manière suivante - quoi qu'ici il n'a pas besoin d'être réellement défendu vu sa bonne note moyenne - Une Nuit en Enfer n'est pas un nanar mais un...

le 11 juin 2011

55 j'aime

5

Une nuit en enfer
Ugly
8

Bienvenue au Titty Twister

Voila un film inracontable et tellement caricatural à l'excès qu'il m'a tout de suite interpellé en 1996 lors de la Fête du cinéma ; j'étais tellement abasourdi que je suis retourné le voir le soir...

Par

le 4 août 2016

33 j'aime

16

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Goloumledosfin
10

Monument Toxique

Massacre à la tronçonneuse, chef-d'œuvre du film de genre, succès critique, pourtant maudit et interdit durant longtemps dans de nombreux pays, reste à ce jour l'un des films d'horreur les plus...

le 19 déc. 2019

3 j'aime

1

Moonrise Kingdom
Goloumledosfin
10

La ParenthèSe EnchanTeressE

Initié au cinéma de Wes Anderson par ma nana il y a une dizaine d'années, je n'en connaissais alors que La Vie Aquatique et pour tout avouer je suis passé à côté. Pourtant ce film a fort belle...

le 10 déc. 2020

2 j'aime

Predator 2
Goloumledosfin
7

Alien City

Je m'installe dans un des fauteuils elimés de la plus petite salle des trois que compte, à l'époque, le cinéma. Très peu de spectateurs, en me comptant, peut-être 8 ou 9. Le film n'étant à l'affiche...

le 27 juin 2020

1 j'aime