Curieux choix de Ron Howard d'adapter une biographie d'un type âgé de seulement 35 ans, et qui n'a pas forcément le recul nécessaire, car ce qu'on vit se passe à une période contemporaine.
En gros, c'est la vie d'un homme d'affaires très connu en Amérique, J.D. Vance, où on suit son enfance désastreuse avec une mère alcoolique et toxicomane et une grand-mère omniprésente, jusqu'à ce qu'il prenne sa vie en main et que, quand il devient adulte, il bataille pour un poste d'avocat.
Tout le film est narré en flash-back, où J.D. Vance vivait dans un trou perdu du Kentucky, et a essaye de s'en sortir à n'importe quel prix, et surtout grâce au soutien de sa grand-mère, jouée par Glenn Close. Quant à sa mère, c'est Amy Adams, et il faut dire que toutes les deux rivalisent dans un concours de cabotinage qui peut être fatiguant à la longue, et qu'elles sont montrées comme enlaidies, avec en plus du maquillage et des prothèses pour Close. On dirait voir Cruella avec trente ans de plus, telle une sorcière qui fume clope sur clope et hurle qu'elle n'a pas d'argent, et que Amy Adams porte en elle le décès d'un père qu'elle adorait et qui va la faire basculer de l'autre côté, au point qu'elle va péter les plombs à cause de médicaments et faire du patin à roulettes dans l'hopital où elle travaillait. Quant au jeune J.D. Vance, il est incarné par le très bon Owen Asztalos, car il est tel un bloc de granit qu'on voit s'effriter peu à peu, alors qu'il doit avoir à peine une dizaine d'années. Tout le contraire de sa version adulte jouée par Gabriel Basso qui a le charisme d'une moule.
C'est là que la magie du cinéma cesse, c'est quand on découvre que la petite amie de ce dernier n'est autre que Freida Pinto, qui n'a strictement rien à faire.
Pour revenir sur le titre, une ode, on peut dire que la musique de Hans Zimmer y est incessante, un véritable tue-l'émotion, et que c'est clairement une histoire à l'américaine, car on y montre que malgré toutes les embuches de la vie, avec la volonté, on finit par s'en sortir. Mais on peut dire que le pauvre J.D. Vance en a bien bavé.
Si la réalisation de Ron Howard n'a rien de fofolle, il filme bien la nature verdoyante, je suis par contre surpris de la vulgarité des dialogues, où les insultes de charretiers sont prononcés à tout va.
Mais au final, même si ça reste au fond très larmoyant, Une ode américaine fait partie de ce que Ron Howard a fait de mineur. Sauf si on aime le cabotinage et les perruques.