Est-ce la mise en scène, l'aspect trop sinistre qui m'empêche d'être réellement enthousiaste vis-à-vis de ce film, à moins que ce ne soit cette volonté de vouloir vraiment faire « drame réaliste » à tout prix ? Toujours est-il que sans retrouver la force des très grands classiques du genre, « Une si jolie petite plage » reste une œuvre parfois puissante, aux personnages marquants, ne nous laissant pas beaucoup de répit quant à ce qu'elle exprime : un portrait sombre de l'Humain, où chacun est coupable à sa manière et l'hypocrisie reine, beaucoup cherchant à s'y donner bonne conscience pour masquer leur médiocrité.
Chaque personnage a un rôle à jouer (et quel casting!), quelque chose à dire, le cadre nordiste se prêtant habilement au propos. C'est triste, parfois déprimant, ce qui n'empêche nullement Gérard Philipe de briller en boule de douleur
brisée par la vie (et la cruauté) durant sa jeunesse.
Peut-être pas la grande œuvre espérée, mais un titre important des années 40, méritant assurément d'être (re)découvert.