Stylisation hyper prononcée au grand angulaire tout au long du récit. Elle peut apparaitre légitime pour signifier la folie du monde représenté et narré bien souvent off par le personnage principal. Elle me semble trop systématique (aurait pu être réservé aux pensées de Franz pour sa famille et l'environnement de leur foyer), et surtout excessivement spectaculaire, maniérée, à la longue. Jeu des comédiens par moment hystérique (le mère par exemple), et montage faussement contemplative, trop brusque pour susciter le ressenti. Le film narre la beauté du sacrifice anonyme d'un humble paysan, dans un combat éthique, intime, contre la mal. Scène assez étonnante où Franz compatit implicitement au sort du juge* (B. Ganz), en incapacité de faire marche arrière (de cesser d'oeuvrer pour le mal), après son enrégimentement forcé par les nazis.
Rq: On peut tenter un rapprochement avec certaines lignes narratives issues de "Breaking the Waves": schématiquement, un homme entravé et l'humiliation de sa femme par la communauté. Une science du montage qui se prête à la comparaison.
* bien qu'inversé, on peut rapprocher ce rôle à celui de prêtre faisant valoir la raison du coeur, par opposition à la loi des hommes, qu'il occupe dans "Fortuna".