Une idée de départ absolument accrocheuse, à base de Moïse nourrisson sauvé des flots, un couple vedette attirant et dont l'alchimie ne peut faire l'objet d'aucun doute, et le réalisateur de l'excellent Blue Valentine derrière la caméra. Autant le dire qu'il y avait de quoi se réjouir et de sauter immédiatement sur cette belle combinaison d'ingrédients accrocheurs ; et l'occasion de s'étonner que le film ait pu se gaufrer au box-office.
Donc bonjour drame romanesque et fiévreux souligné par la turbulence des flots en arrière-plan... Eh ben non, c'est un rendez-vous raté, et il n'y a rien de plus frustrant qu'un film raté avec tous les ingrédients pour qu'il ne le soit pas.
Alicia Vikander et Michael Fassbender sont beaux, charismatiques et ne manquent pas de talent. Mais ce dernier ne peut pas pleinement s'exprimer du fait d'une mise en scène lisse et académique. Il est où ce côté réaliste, caméra porté et comme filmé dans l'instant de Derek Cianfrance qui aurait convenu à la perfection au sujet du film ; on ne le sait pas. Talent qui est étouffé aussi par le fait que le scénario, au lieu de se focaliser sur le couple, s'égare dans des chemins totalement inutiles à l'image des flashbacks nous montrant l'histoire d'amour entre le personnage joué par Rachel Weisz (dont l'interprétation manque d'intensité, au passage !!!) et un allemand.
En outre, déjà je n'ai jamais mais alors jamais compris le ramdam que l'on fait autour de lui, mais là le compositeur Alexandre Desplat se surpasse ici dans l'insipidité qui caractérise ses BO.
Non, là franchement là, non seulement je ne suis plus étonné de l'insuccès au box-office, mais Une vie entre deux océans est clairement une de mes plus grandes déceptions de ces derniers mois.