Une vie meilleure par Hugo Harnois
La France va mal, elle continue d'être en crise et vient de perdre son AAA. Ce n'est donc pas étonnant de voir la multitude de films (De Bon Matin, Toutes nos envies, Les Neiges du Kilimandjaro) traitée des problèmes de notre pays, dont Une Vie Meilleure fait partie.
Un jeune couple décide d'investir dans une vieille bâtisse pour monter un restaurant, et qui dit projet dit crédit. Les choses ne vont pas se dérouler de la façon dont ils voulaient, et les amoureux vont se retrouver sous une vague de dettes. La faute au caractère trop ambitieux de Yann, mais aussi à la facilité déconcertante de prendre des crédits revolving.
Cédric Kahn arrive à nous toucher car son cinéma paraît authentique. Aucun artifice n'est utilisé pour montrer la détresse de ces protagonistes. D'abord parce que Canet et Bekhti n'en font pas trop, et jouent avec justesse des personnages qui se battent pour réussir. Mais aussi parce qu'il est facile de s'identifier à eux : leur histoire est universelle et peut toucher tout le monde. Si le rythme du film est légèrement lent, c'est par souci de réalisme, et pour suivre étape par étape la descente aux enfers de Yann et Nadia.
Les vingts dernières minutes sont toutefois surprenantes car elles ne correspondent pas forcément à l'approche pragmatique du film. Le réalisateur choisit en effet une solution de facilité que nous ne dévoilerons pas, mais qui peut déconcerter. L'ensemble n'en reste pas moins réussi et convainquant, où il faut souligner l'interprétation du jeune Slimane Khettabi, pleine de spontanéité.