𝑈𝑛𝑖𝑐𝑜𝑟𝑛 𝑊𝑎𝑟𝑠, réalisé par Alberto Vázquez, est une œuvre singulière qui juxtapose des personnages adorables à des thèmes profondément sombres et dérangeants. Le film nous plonge dans une guerre sainte entre des oursons et des licornes magiques, un conflit qui, sous des airs de dessin animé enfantin, explore des enjeux bien moins innocents. Cette alliance du mignon et du macabre est une marque de fabrique de Vázquez, qui en profite pour égratigner ouvertement l'Église catholique. Les ours, caricatures de la brutalité fasciste, sont envoyés traquer leurs ennemis dans une jungle hallucinatoire, avec des scènes psychédéliques sous l'influence de chenilles vivantes, le tout baignant dans une atmosphère de violence graphique et de désespoir.
Cependant, le film peine à maintenir le souffle épique qu’il ambitionne. Après une première partie intrigante où le contraste entre l'apparence candide des oursons et leur monde impitoyable fonctionne bien, 𝑈𝑛𝑖𝑐𝑜𝑟𝑛 𝑊𝑎𝑟𝑠 s'enlise dans sa seconde moitié. Le rythme devient inégal et une certaine confusion narrative affaiblit l'impact global. Vázquez ne parvient pas à équilibrer son univers, ajoutant sans cesse de nouveaux éléments au détriment du développement de la mythologie des licornes, pourtant l'aspect le plus fascinant du film.
Visuellement, le mélange d'illustrations impressionnistes et de couleurs saturées offre un rendu captivant. Ces qualités esthétiques indéniables ne suffisent cependant pas à compenser un récit qui se cherche. En dépit de moments brillants, le film reste encombré, perdant de sa force. 𝑈𝑛𝑖𝑐𝑜𝑟𝑛 𝑊𝑎𝑟𝑠 est un projet intéressant, qui brille par instants, mais qui aurait gagné à être plus maîtrisé.