De 1871 à la mobilisation générale de1940, Duvivier raconte l'histoire -les petites histoires- d'une famille de France à travers ses générations, parisiennes et marseillaises. On entrevoit par épisodes Louis Jouvet (dans les rôles d'un père puis de son fils), Raimu et Michèle Morgan, têtes d'affiche certes, mais utilisés parcimonieusement.
Que raconte et qu'enseigne ce film terminé juste avant le début de la seconde guerre mondiale et qui, donc, ignore la tragédie française qui suit? Sans doute que la France est éternelle et qu'elle doit savoir surmonter le nouvelle épreuve comme elle l'a toujours fait, à l'instar de certains personnages du film qui auront connu les trois guerres "allemandes".
Ni édifiante, ni pontifiante cependant, éloignée des exaltations patriotiques simplistes, la chronique de Duvivier s'appuie sur un anecdotisme un peu déconcertant parfois parce qu'on ne voit pas toujours les idées qu'il recouvre. Néanmoins, il est clair que le cinéaste rappelle certaines valeurs d'humanisme et de modernité qui font de la France une nation éminente et qui doit le rester dans la tourmente
En tous les cas, trop concise pour avoir les vertus de la saga romanesque, l'histoire de Froment, conçue autour de faits mineurs, n'est pas très intéressante et ne témoigne guère, à travers sa réalisation, son scénario, de l'ambition du sujet.