Un Anglais moyen, sans attache, dont la vie s'est résumée jusqu'ici à son meublé et à son travail de représentant en matériel agricole, apprend par son médecin qu'il est condamné par une maladie. Si cette dernière lui permet de mourir en douceur, elle ne lui donne aussi que quelques semaines à vivre. Donc, autant claquer le plus vite possible toutes les économies d'une vie laborieuse. Un rasage de moustache et un changement de vêtements complet plus tard, il décide de se loger dans un hôtel huppé tout en conservant son comportement d'avant avec les autres clients de l'établissement, particulièrement snobs. Ça va détonner...
La réalisation n'est pas renversante mais le scénario et les dialogues sont tellement bien écrits, les personnages tellement bien composés (comment résister au vieux qui dort tout le temps ou à la bonne qui ne peut pas s'empêcher de chuchoter à chaque fois qu'elle parle à un client ?), qu'on se laisse emporter sans problème par ce film doux-amer où humour anglais et cruauté de la vie se côtoient avec justesse. Disons que ce film a envie de nous faire prendre la vie avec une forme de légèreté tout en ne nous cachant pas les (très !) grosses limites de l'être humain, c'est loin d'être un mince exploit...
Par contre, ce qui ne connait mais pas du tout de grosses limites, voire de limites du tout, ce sont le talent monstre et le charisme exceptionnel d'Alec Guinness, dans son premier rôle principal. Classe et génie, on ne le dira jamais assez...
Bref, si vous voyez une bonne raison de ne pas prendre ses vacances avec Alec Guinness, moi je n'en vois aucune.