C'est le dernier film en date de Pascal Thomas, en espérant que cet énorme échec n'ait pas mis fin définitivement à sa carrière... Alors on le connaît le Calou, il aime bien ne pas faire comme les autres, ce qui est à la fois une qualité et un défaut. D'un côté, on peut parfois trouver qu'il ne se passe pas grand-chose et que celui-ci a une légère tendance à passer à côté du sujet, ce à force de créer une importante galerie de personnages sans que l'on sache vraiment où l'on va. Ça parle beaucoup, avec beaucoup de sous-intrigues plus ou moins curieuses... Et pourtant, bien que l'on n'ait pas (du tout) à faire à un polar ordinaire, je trouve qu'au fond, tout se justifie. Les personnages ne sont ni bons ni mauvais, juste représentatifs de ce que nous sommes en général, avec nos manies, nos espoirs, nos comportements irrationnels...
En y repensant, les dialogues, les enjeux, les situations : même si l'on semble s'éloigner parfois considérablement, tout a toujours un rapport avec le point de départ et ce qui va amener au drame, sans qu'il soit réellement possible de deviner (du moins me concernant) les motivations et l'identité de l'assassin. À ce titre, le casting, à la fois conséquent et homogène (si ce n'est peut-être une Marie Gillain que j'ai rarement vu aussi belle et inspirée : elle est mon gros coup de cœur) paraît totalement cohérent, à l'image d'un Vincent Rottiers idéal dans le (double) rôle-titre ou encore Marilou Berry, très convaincante. Bref, j'ignore à quoi ressemblait le roman de Ruth Rendell (plus classique, j'imagine!), mais en ce qui concerne cette adaptation, même si elle pourra dérouter et ne plaira clairement pas à tous, Pascal Thomas a plutôt joliment réussi son coup : dommage que le public en ait décidé autrement. À (re)découvrir.