S'il souffre de quelques lenteurs (ça s'est pour la toute petite ombre au tableau), Valse avec Bachir permet au réalisateur Ari Folman d'exorciser ses démons. Le réalisateur nous livre une partie enfouie de son passé, la guerre du Liban et plus précisément, les massacres de Sabra et Chatila. Un sujet fort et poignant pour un film magnifique, tant sur le plan de la narration que sur celui de l'animation. Le film est emprunt de poésie malgré les souvenirs dramatiques qui s'enchaînent. Une poésie parfois belle, souvent désabusée, dans les images, dans les scènes, renforcée par cette animation qui semble détacher l'ensemble d'une réalité trop dure à supporter. En lui même, Valse avec Bachir résonne comme un rêve, un cauchemar qu'Ari Folman essaie de recomposer tout en nous montrant l'atrocité de la guerre, les cicatrices et le déni qu'elle engendre, le tout sans oublier l'Histoire, aussi dégueulasse soit-elle. Et finalement, au terme de cette plongée, de cette quête du souvenir, comme un coup de poing en pleine poitrine, la réalité, l'acceptation. Voilà un film autobiographique à l'échelle Humaine, une oeuvre forte, sensible et intelligente qui ne se veut pas un documentaire sur la guerre du Liban mais qui met en lumière des événements passés sans cesse rattachés au présent. Encore une fois, magnifique.