En même temps très loin et très proche du "Persépolis" de Marjane Satrapi, "Valse avec Bachir" ne met pas longtemps à nous séduire. On pouvait craindre les gros sabots et les démonstrations lourdingues, mais Ari Folman nous rassure d'emblée, offrant le message le plus sincère et subtil qui soit. Car au delà de son magnifique discours pacifiste et antimilitariste, le cinéaste offre un devoir de mémoire des plus saisissants, au ton certes dramatique mais infiniment poétique, mélodieux.
Voilà bien l'immense trouvaille de l’œuvre : mêler l'horreur de la réalité à une l'émotion, un discours, une esthétique radieux, d'une beauté indescriptible nous touchant au plus profond, bercé par l'une des plus belles bandes originales ayant été conçus depuis longtemps. Folman trouve une osmose quasi-parfaite, rendant son récit et son témoignage aussi vrais que justes, doublés d'une véritable expérience visuelle, sans jamais perdre le fil de sa pensée et de son récit. Du cinéma brillant, saisissant : une œuvre magnifique, l'une des plus importantes de ces vingt dernières années.