Belle surprise que ce film Québécois sorti de nulle part. Le mythe du vampire est un terreau fertile pour les écrivains ou réalisateurs et nous ne sommes pas très loin ici d’un « Let the right one in » dans son approche réaliste.
Mais ce long-métrage (agréablement court avec sa durée d’1h30) surprend avec son humour bien dosé : l’introduction, avec le clown puis les examens médicaux, est brillante comme toutes les scènes avec la famille ou la cousine qui font mouche.
La cinéaste se montre également très juste et sensible dans le traitement des thématiques de la puberté (avec toutes ses allusions sexuelles à peine cachées ; typique du genre vampirique) et du passage à l’âge adulte.
La relation entre ces deux marginaux (le vampire empathique, tel le Louis d’« Entretien avec un vampire », qui se trouve exclu du cercle familial et le suicidaire harcelé à l’école) sonne vraiment juste (cf la scène « musicale » pleine de trouble et de tension) malgré une interprétation inégale : si Sara Montpetit est magnétique, Félix-Antoine Bénard est légèrement agaçant avec son air constamment ahuri.
Il ne s’agit certes pas d’une révolution au sein d'un genre balisé et maintes fois évoqués au cinéma (avec des approches parfois très différentes) mais il se dégage de cette proposition un charme morbide tout à fait séduisant (à l'image de son excellent titre).