Dans ce film que j'ai pu découvrir en avant-première aux côtés de l'équipe du film, Ariane Louis-Seize nous raconte l’histoire d'une jeune vampire un peu ratée, une âme trop imprégnée d'humanité pour se plier aux obligations de son espèce ! Pour lui apprendre, ses parents lui coupent les vivres. Mais le destin lui réserve une rencontre providentielle : celle de Paul, un adolescent tourmenté au seuil du désespoir, prêt à offrir son existence à cette inconnue nocturne.
Mais Sasha n’arrive pas à le mordre et lui demande ses dernières volontés pour prendre sa vie plus facilement. La nuit prend alors des airs d'épopée, les entraînant dans une nuit sans fin pour accomplir les volontés ultimes de Paul avant l'aube.
L’histoire de ces deux adolescents, connectés chacun d'une façon ou d'une autre à la mort et que tout semble séparer à priori, est débordante d’humanité, accompagnée par un jeu d’acteurs brillant de Sara Montpetit et Félix Antoine Bénard. À travers le film de vampire revisité, la réalisatrice aborde nombre de sujets plus cruciaux et sociaux, à l’instar de l’aide à la fin de vie. La première fois que le personnage de Sasha tue pourrait représenter la première fois qu’elle ressent vraiment quelque chose et, plus largement, toutes les premières fois que l’on rencontre dans une vie (pas nécessairement sexuelles) dans tout ce qu’elles ont de magiques, inquiétantes, grisantes… Au fil de cette odyssée nocturne, une relation singulière, au départ teintée d'obscurité, évolue vers quelque chose emprunt de poésie et il se tisse, entre ces deux êtres que tout oppose en apparence, une relation mordante de vie.
On peut par ailleurs saluer la bande sonore poignante et la photographie qui nous plongent dans cet univers sombre et macabre, débordant d’humanité. Rien à dire, comme l’a déclaré la réalisatrice, ce film sur la mort célèbre la vie !