Après 'Nightcrawler', les retrouvailles entre le réalisateur Dan Gilroy et Jake Gyllenhaal font peine à voir.
Après avoir mis en scène les dessous d'un journalisme morbide, Dan Gilroy s'attaque au monde de l'art rongé par les enjeux financiers, non sans maladresse. Les trahisons et les jeux d'influences au sein de cet univers mondain ne sont guère subtiles et l'ensemble du casting interprète un peu trop les clichés de l'artiste pédant. Le résultat est à peine différent des habituelles condamnations du show business.
L'arnaque est en revanche une réussite totale : ce beau monde ne sert en fait que de théâtre à un slasher ridicule. Effets horrifiques lamentables, exécutions risibles, intrigues à peine ébauchée, absence totale de logique : le visionnage est désespérant. L'actrice Zawe Ashton est terriblement mauvaise, le personnage de Jake Gyllenhaal connaît un destin d'autant plus frustrant que l'acteur aurait pu sauver le film, et seul John Malkovich sort indemne de ce récit absurde. Un passage parvient tout de même à nous dérider : lorsque le cadavre encore chaud de Gretchen est pris pour une installation artistique.
Quelques plans sont passables (les vues urbaines aériennes, la reproduction de la toile avant la mort de Rhodora), mais les supposés chefs-d’œuvre infâmes du peintre décédé enlaidissent l'image à chaque opportunité. Aussi triste que cela puisse être, le plus beau plan du film est son générique sur la plage.
Une croûte.