L'existence d'Angèle (N.Baye) n'est pas rose, au contraire du rose acidulé et excessif qui éclaire l'institut de beauté où elle travaille. Eclairage détonnant, teinte irréelle, dans la nuit parisienne, tandis les préoccupations futiles que recouvre l'activité d'un salon de beauté forment un contrepoint évident à la vie affective et aux états d'âme d'Angèle, cette femme entre deux âges qui trompe sa solitude avec de médiocres aventure sans lendemain.
A Vénus Beauté, on soigne ou embellit les corps mais pas les tourments ni les angoisses. Comme il est d'usage, on ne s'occupe que des apparences. L'opposition entre les blessures morales et les remèdes appliqués est, tant sur la forme que sur le fond, la constante du film de Tonie Marshall et son argument principal.
Mais, disons-le, les personnages fantaisistes, pour la plupart des clientes de l'institut, ne sont pas irrésistibles. De même, quand le récit se fait plus grave, les turpitudes sentimentalo-psychologiques d'Angèle indiffèrent plutôt, parce qu'elles ont quelque chose de convenu. Et quand Nathalie Baye drague -dans un esprit et sur un ton à la façon d'un Bertrand Blier- on ressent le caractère factice de son personnage. Par conséquent, peu touché par cette dimension affective, on regrette que les péripéties et les conversations à Vénus Beauté ne soient pas plus amusantes et plus toniques.