Dans la filmographie de Bergman, il me semble que Vers la joie est une étape jalon importante.
Il préfigure en effet :
sa propre vie de couple. Il se remariera d'ailleurs sitôt le film achevé ;
On remarque à quel point il aime au demeurant filmer les jeunes et jolies actrices, Maj-Britt Nilsson en tête ^^
A ce niveau, on retrouve la bienveillance envers les protagonistes qui sera la quasi constante de ces films.
le film est une 1ère approche des sublimes Fraises sauvages dans le regard qu'il pose sur le sens de la vie.
En particulier il questionne l'opportunité de faire naitre au monde des enfants dans l'état dans lequel il est (nous sommes en 1950, post 2nde guerre mondiale).
Surtout Ingmar Bergman - par l'intermédiaire de son acteur principal - semble faire osciller la quête du bonheur entre démarche de soliste au sein d'un orchestre (cfqd) ou participation à un collectif (simple violon de l'orchestre, membre d'une famille au service d'un tout).
enfin les cadrages du réalisateur montrent déjà qu'il a le soucis de mettre en scène les échanges nocturnes, tamisés et en clair obscur. Certes les gros plans des visages n'ont pas encore cette force qui sera atteinte plus tard (Sonate d'automne ou Persona). Mais l'intention est déjà présente.
En tant que scénariste, il a également confectionné :
- un film délicat, à l'image des longues séquences où il filme l'orchestre et fait disparaitre le propos derrière la musique,
- des dialogues simples, honnêtes et émouvants,
- des scènes qui mettent directement en valeur les tourments des uns et des autres, sans pourtant faire dans la longueur.
Bref sans doute pas le film le plus abouti dans le scénario, les dialogues ou encore la réalisation.
Mais un film simple et touchant.