Le monde change !
Le brun mussolinien envahit l'Italie.
Dans l'asile dirigé par le Professeur Bonaccorsi, tout semble immuable et semblable à soi-même depuis des lustres.
Dans cet univers à l'érotisme macabre, on rencontre des gens malades, des gens qui ne sont pas sensés l'être et au milieu des internés, une "élite" composée de l'équipe médicale et de direction.
Le but de la vie du professeur est de rechercher le gêne de la folie.
Son obsession qu'il poursuit avec force mais peu de rigueur scientifique le pousse à inviter une jeune étudiante travailler avec lui.
L'incursion d'Anna dans cet îlot hors du monde et de toute réalité va chambouler les repères qui ont cours ici.
Bolognini nous offre un film d'une beauté formelle parfaite. Les plans sont des tableaux composés avec virtuosité et ses interprètes sont au diapason. Fabian Keller et Mastroianni sont tous trois forts convaincants dans leurs rôles assez difficiles.
L'ambiance de carnaval macabre installée dès sa scène d'ouverture masque cependant un manque d'intrigue.
Le roman dont il est adapté (que je n'ai pas lu) a pourtant un franc succès.
Reste la conclusion qui s'impose comme une douloureuse évidence : "Les plus fous ne sont pas forcément ceux qu'on croit".