Vice-versa
7.5
Vice-versa

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Ronnie del Carmen (2015)

C’est peu dire si, ces derniers temps, ma foi en Pixar s’était considérablement amenuisée. Depuis des « Cars 2 », « Monstres & Cie 2 », et autre « Rebelle », je dois bien avouer que la sortie d’une de leur production me laissait désormais plus que dans l’indifférence la plus totale. Et, pour être honnête, quand j’ai vu le début de ce « Vice-Versa », j’étais persuadé qu’à nouveau, j’allais encore revivre la même chose. Oui, dès le premier quart d’heure, je pestais déjà contre cette « Waltdisneyrisation » qui m’insupporte chez eux. Parce que oui – encore oui – avouons-le quand même pour commencer : c’est d’un nian-nian. Mais c’est vraiment très très nian-nian. C’est rose, c’est dégoulinant musicalement, et ça te vend du bonheur standard trop chouette… Bref, c’était plus que mal parti… Seulement voilà, malgré ça, je dois bien le reconnaitre, j’ai vite pardonné (autant que j’ai pu) ce choix formel qui m’horripile pour ce « Vice-versa » tant celui-ci est parvenu à renouer avec l’esprit des vieux Pixar… C’est quoi l’esprit des vieux Pixar ? Eh bah pour moi c’est justement cette capacité à s’émanciper des mondes féériques habituels. C’est aussi être capable de créer un monde imaginaire fort riche à partir de notre quotidien. Et c’est aussi et surtout laisser libre cours à SON imagination plutôt qu’aux standards préétablis. Ce film, c’est Pete Docter qui le dirige, et ça se sent clairement. C’est d’une malice, d’une inventivité… On retrouve cette capacité, déjà présente dans « Monstres et Cie », à créer à partir d’un élément du quotidien un univers de rêverie et d’enfants sans limite. Ce mec est un créatif avant d’être un technicien et – LUI – il ne l’a pas totalement oublié (kof Lasseter kof Staunton kof). Et non seulement c’est inventif, mais en plus c’est remarquablement bien écrit, et surtout, ça a vraiment un souffle spontané face auquel – je trouve – il est difficile d’être insensible. Même quand c’est parfois cliché et bon-enfant, j’ai ri. Même quand c’est dégoulinant et trémolo, j’ai versé ma larme (j’étais dégouté de chouiner pour un film que je trouve aussi nian-nian, mais bon que voulez-vous, quand le gars d'en-face sait si prendre…) Au fond, même si les choix esthétiques de ce film me révulsent, je dois bien lui reconnaitre qu’il a une narration sans pareille. Et c’est finalement cela que j’ai envie de retenir de ce film. Il ne ressemble à aucun autre, il a une identité qui lui est propre. Il est malin, novateur, il est unique. Eh bah quand c’est unique et qu'en plus de ça c’est bien fait, eh bah moi – ce n’est pas compliqué – je ne sais pas résister : j’aime…

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le 25 sept. 2017

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