“Abandonnez le brocoli !”

Scénario.

Vice-Versa 2 nous plonge dans l’adolescence de Riley, 9 ans après le premier film, tandis que 4 nouvelles émotions viennent tout chambouler.

Pour aller droit au but, partout où l’histoire aurait pu se planter, elle réussit. La complexité de cet âge de transition apparait bien dans le scénario, qui est alors plus mature que le précédent.

Les nouvelles émotions apportent une certaine dynamique entre les personnages, ce qui amène des passages vraiment drôles et bien pensés.

Le film regorge de créativité, et là où il aurait pu faire dans la facilité, il balaye les clichés et nous emporte vers d’autres directions.

Pari réussi pour cette suite, qui pose des réflexions très intéressantes sur le passage à l’adolescence et ses émotions plus complexes.

Photographie.

Fidel à lui-même, le studio Pixar nous offre encore un très beau film d’animation.

Les couleurs et la lumière sont belles, la caméra (si on peut appeler ça une caméra ?) joue avec les flous ce qui rend l’image encore plus réaliste, bien qu’on reste dans un style animé.

Techniquement, c’est encore plus impressionant que le premier opus, les textures des personnages sont mieux travaillées et ressortent davantage.

Enfin, le film jongle avec plusieurs styles d’animation, avec finesse, qui se marient parfaitement et accompagnent la narration.

Réalisation.

Le film est assez créatif pour se permettre de ne pas faire de folies sur la réalisation. Celle-ci sert bien l’histoire, mais n’est pas un élément moteur.

Certaines scènes en particulier ont agrippé mon attention, notamment les matchs de hockey où la caméra virtuelle se balade entre les joueuses et arrive à retranscrire le dynamisme de l’action.

Et si je peux me permettre de parler de l’animation ici (et je vais me permettre), on remarque bien les progrès techniques. Les personnages semblent de plus en plus vrais, ce qui - allié à de bons comédiens de doublage - est redoutablement efficace.

Musique & Son.

On retrouve l’air au piano iconique du premier film, une très belle touche de nostalgie qui n’est pas sans rappeler le thème de Là-Haut.

La musique acoustique et orchestrale donne de l’ampleur au récit. Tantôt discrète en accompagnement de l’histoire, tantôt envahissante lors des moments d’émotions, elle s’adapte parfaitement aux différents contextes.

Acting.

Vu en VO, les comédiens (principalement des comédiennes) apportent une vraie personnalité à leur personnage, qui apparaissent plus complexes dans cette suite, et peuvent donc parcourir une plus large palette.

Joie et Tristesse en particulier sont très convaincantes dans leur rôle, à la fois drôles et touchantes.

Mention spéciale pour notre Adèle Exarchopoulos nationale, qui prête sa voix à Ennui dans la VO. Même si elle n’a que quelques lignes de dialogue (et une utilité limitée pour l’histoire), son personnage à l’accent frenchy est un ressort comique infini.

Cœur.

J’aurais aimé trouver plus de critiques sur ce film, qui s’inscrit dans la nouvelle stratégie de Pixar d’aller vers des suites et reboots plutôt que de se concentrer sur des histoires originales, qui ont pourtant fait leur force.

On aurait pu voir une pâle suite dénuée de créativité et surfant sur les clichés des ados pour tenter de faire rire. Mais la réalité, c’est que le film fait tout l’inverse.

J’ai passé un super moment devant Vice-Versa 2. Le film a su me faire rire, me surprendre, et même m’émouvoir (alors que je suis un rock).

N’hésitez pas une seconde à aller le découvrir !

-> Plus de critiques ici