Rabat-joie

Comme le laissait craindre sa première bande-annonce, Vice-Versa 2 fredonne timidement la même ritournelle jouée par le premier opus. Désormais âgée de 13 ans, Riley affronte de nouveaux changements (la puberté et l'entrée dans un collège différent de celui de ses amies) qui vont bouleverser son quotidien et menacer une seconde fois de destruction une partie de son écosystème mental, poussant alors ses émotions élémentaires vers le tréfond de sa psyché. Pour couronner le tout, les commandes du centre de contrôle cérébral de la jeune fille sont détournées par quatre nouvelles émotions, sans que celles-ci ne viennent malheureusement bousculer le programme du film, hormis Anxiété qui, par son obsession des projections, est la seule à en modifier (un peu) la mécanique.

Tout ceci accouche donc d'une suite plus simpliste dans sa chimie des émotions et qui n'exploite pas son plein potentiel, le réalisateur Kelsey Mann restant dans le pré carré jadis délimité par Pete Docter sur Vice-Versa sans s'aventurer vers des territoires inattendus et fous. Son ouverture à la notion de "conscience" et de "sarcasme", ainsi que l'irruption de la "banane-à-outils" paraissent des nouveautés mineures en comparaison de ce qu'avait pu apporter en son temps le premier film. Même la musique, confiée ici à Andrea Datzman, fidèle collaboratrice de Michael Giacchino, ne propose aucune vraie alternative au thème original.

Bref, sans livrer son pire film, le studio Pixar signe avec Vice-Versa 2 un de ses plus anecdotiques.