Le plaisir des retrouvailles

Les superlatifs ne manquent pas pour décrire le premier Vice Versa qui fût probablement un des films les plus originaux, étonnants et émouvants jamais réalisés. A vrai dire il avait frappé tellement fort, sur le plan à la fois artistique et émotionnel, que le plaisir ressenti ici est avant tout... celui des retrouvailles. Quelle joie donc de retrouver Joie et les autres émotions ainsi que la (plus si) petite Riley et ses parents tellement ordinaires et bienveillants. Ce plaisir des retrouvailles est tellement fort en réalité qu'il prend un peu le pas sur tout le reste. Surtout qu’après pas loin de 10 ans, personne, à mon avis, n'attendait plus vraiment une suite. La surprise et le plaisir n'en sont donc que plus forts.

Le film semble lui-même être dans une forme d'admiration et de révérence devant son illustre prédécesseur, comme s'il cherchait avant tout à le faire revivre pour notre plus grand plaisir. Et pour celà il marche totalement dans ses pas et se fond dans le même moule. Alors oui certes il y a une nouvelle histoire, mais elle ressemble quand même pas mal à la précédente (la nouveauté, le chamboulement dans la vie de Riley, etc). Et bien sur nous avons de nouvelles émotions, mais le film met en scène exactement le même style d’affrontements et d'oppositions entre-elles que dans le premier volet. En 2015, c'était Joie et Tristesse qui se retrouvaient perdues dans les limbes de l’esprit de Riley, pendant que Colère, Peur et Dégoût restaient aux commandes. Ici elles se retrouvent toutes les cinq au chômage technique et en vadrouille, pendant que les nouveaux venus: Anxiété, Embarras, Ennui et Envie, occupent, temporairement ou non, le poste stratégique.

Même l'histoire concernant Riley elle même est assez similaire. Un petit chamboulement dans sa vie trés ordinaire qui entraîne une petite crise dans sa tête de pré ado, (et maintenant de jeune ado), et enfin tout revient dans l'ordre à la fin.

Bref, vous l'aurez compris, Vice Versa 2 replonge dans le premier film bien davantage qu'il nous emmène véritablement vers autre chose. Comme il ne dure en plus qu'une petite heure et demi, avec beaucoup de personnages et d'allers retours incessants entre le monde intérieur et extérieur, il pouvait difficilement en être autrement, à moins de durer une bonne heure de plus.

Le film semble donc avant tout animé par la volonté de redonner vie aux personnages du premier film. Intention tout à fait louable et même réjouissante.

Quand à ceux qui ont vu Vice Versa 2, sans connaître le premier, ben allez le voir évidemment. Les cinémas auraient d'ailleurs du le ressortir simultanément pour l'occasion.

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