L'anxiété de la suite

N'y allons pas par 4 chemins, Vice-Versa 2 est un bon film, mais qui souffre fortement de la comparaison avec son aîné.

Bon film car l'animation est toujours au sommet, c'est beau, chatoyant, agréable. Bon car le rythme est soutenu, le tout s'enchaîne bien et Pixar réussi à nouveau le tour de force de traduire la complexité des émotions et de ce qui peut se passer en chacun de nous.

Mais comme je l'ai dit plus haut, malgré d'indéniable qualités, Vice-Versa 2 n'arrive clairement pas à la cheville de son ainé (qui rappelons le était quand même un petit chef d'œuvre).

Et cela tient en principalement un mot : créativité. Bien présente dans le 1er volet, elle semble avoir un peu disparu de ce second. A l'image des émotions, 4 nouvelles arrivent, et 3 ne servent à rien, le paquet est mis sur l'anxiété, un peu réducteur, même si cette dernière est parfaitement retranscrite. L'anxiété prend tellement de place que même les 5 première émotions (joie, colère, dégout, peur et tristesse) que l'on était content de retrouver son un peu trop reléguées. Oui elles occupent une place importante dans l'histoire, mais non elles n'influent pas beaucoup sur le comportement de Riley, qui ne semble quasi guidée que par Anxiété. Un peu réducteur comme je le disais plus haut. Là où le premier volet donnait un bel équilibre entre chaque émotions, ce n'est plus le cas ici.

De plus ce nouvel opus est un peu trop sage, ok bien joué de coller l'anxiété à l'adolescence, mais on aurait aimé voir d'autres émotions, libido par exemple qui en plus d'apparaitre à l'adolescence aurait pu donner un sacré ressort comique (ou tentation), plutôt que le trio inutile qui accompagne Anxiété.

Bref l'adolescence de Riley est un peu trop sage, et un peu trop obnubilée par le désir d'intégration. En résulte une Riley (et donc une histoire) un peu trop simpliste, là où le premier volet était d'une incroyable richesse. Du coup l'humour, l'émotion et la poésie très présents dans le premier sont clairement moins opérant dans ce second volet.

Pour autant attention, Vice-Versa 2 a de belles trouvailles comme arriver à retranscrire avec justesse l'estime de soi, comme nous faire découvrir de nouvelles parties du cerveau de l'adolescente (et donc une personnalité qui se complexifie et évolue). Les conflits internes propres à l'adolescence sont plutôt bien retranscris même si le film s'attarde un peu trop sur les mauvais côtés. Et au final le message délivré est beau avec un dernier quart d'heure remarquablement mené, ce qui vient balayer les défauts évoqués précédemment, sans tout à fait nous les faire oublier.

On ressort donc satisfait, mais avec une petite pointe d'amertume, celle d'avoir perdu la maestria du premier volet, pour autant il serait bête de gâcher notre plaisir en boudant ce deuxième volet.