Vice-versa 2
6.8
Vice-versa 2

Long-métrage d'animation de Kelsey Mann (2024)

Vice-Versa 2 est grosso modo le même film que Vice-Versa, en moins puissant, moins émouvant et moins surprenant. Ça ne l’empêche pas pour autant de rester dans le haut du panier des films d’animation et de montrer une nouvelle fois un degré d’exécution épatant.

Certes, le scénario déroule son récit en pilote automatique mais il recèle d’une multitude de très bonnes idées, et en premier lieu celle de départ, le passage de Riley à l’adolescence, et avec elle l’arrivée de la puberté et de nouvelles émotions plus complexes. Toutes aussi bien croquées que les émotions originelles, en particulier Anxiété qui prend beaucoup de place, ces nouveaux personnages vont devoir cohabiter tant bien que mal avec Joie, Tristesse, Dégoût et Peur. L’occasion pour Pixar de faire une nouvelle démonstration de sa science du dialogue. Vice-versa 2 fait également preuve d’inventivité dans sa réalisation, très propre et sophistiquée, comme lorsque l’animation 3D qui est désormais la norme se mélange avec une 2D assez sommaire.

Mais on ne se prend jamais la claque qu’on avait reçu avec le premier opus. En ne renouvelant pas la recette mais en la dupliquant, Vice-Versa 2 perd paradoxalement énormément en émotion. Il est en effet construit sur une trame identique, les émotions s’aventurant dans la tête de Riley pour remplir une mission sauvetage (cette fois-ci retrouver les croyances qui forgent son identité) avec toutes les péripéties que cela implique. Un peu redondant et surtout amputée de l’effet de surprise.

Si la relation de Riley avec ses meilleures amies est touchante, on est très loin de la décharge lacrymale provoqué par le déchirant abandon de Big Bong ou la détresse des parents devant le mal-être de Riley dans Vice-Versa 1.

Sûr de sa formule, Pixar privilégie l’humour et ne prend aucun risque. C’est formellement irréprochable, mais moins poignant que l’original qui mettait, il faut dire, la barre tellement haut.

Mais Vice Versa 2 semble malheureusement acter le fait que la prudence a désormais pris le pas sur l’ambition chez Pixar. Pour l’audace, il faut regarder du côté de Sony (la trilogie Spider-verse) ou Dreamworks (Chat Potté 2 ou le prochain Robot Sauvage qui s’annonce magnifique).

Créée

le 15 juil. 2024

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