"Victoria, espagnole fraîchement débarquée à Berlin, rencontre un groupe d'amis. Elle décide de les suivre se laissant entraîner par la fête jusqu'au dérapage."


_____A force d'associations d'idées, le synopsis ainsi que l'ouverture du film sur la musique de Dj Koze me présageaient déjà un film sur les nuits d'excès des fêtes berlinoises. Moi qui pensais voir danser des jeunes, s'aidant peut-être de quelques pilules, jusqu'à un accident... Imaginez quelle fut ma surprise, au fur et à mesure, de voir où le scenario nous emmenait... ! "Victoria" est décrit comme un thriller dramatique. Un conseil : prenez-ça à la lettre.


_____Qui aurait regardé "Victoria" sans savoir (ou au moins sans remarquer...) qu'il a été tourné en un plan-séquence ? Cette prouesse cinématographique, en choisissant bien mes mots, donne une texture très spéciale au visionnage. Le film dure 2h20 ; c'est le temps que nous passons avec la sensation perceptive d'être avec les acteurs, c'est à dire à vivre en même temps que les personnages, s'inviter dans leur peau. J'ai littéralement senti mon rythme cardiaque s'accélérer, j'ai fait l'expérience de leur adrénaline, j'ai répondu à leurs sourires et j'ai vécu leurs souffrances physiques. "Victoria" promet donc une expérience de cinéma bien particulière.
Le plan-séquence n'est pas l'unique responsable de ce résultat, l'improvisation des dialogues ayant, sans nul doute, joué un rôle dans cette authenticité si palpable.


_____Trêve d'éloges. Pour une raison bien précise, légèrement contradictoire avec le paragraphe précédent, j'ai noté 7/10.
J'ai cruellement manqué d'empathie pour Victoria. Je n'ai pas su comprendre le personnage alors qu'il est la clé de l'histoire...


Pourquoi suivre trois inconnus et leur rendre un service aussi coûteux ? Ne pouvait-elle donc vraiment pas prévoir ce qui allait lui tomber sur la tête ?
Reprenons du début. Elle vient tout juste de rencontrer des étrangers en sortant de boite de nuit ; elle boit une bière avec eux (jusque-là c'est crédible). Puis elle apprend que l'un d'entre eux a fait de la prison, et lorsqu'il s'exprime, il se montre plusieurs fois très nerveux et colérique. Si elle ne comprend pas sa langue, elle aurait du se focaliser, à coup sûr, sur ce que nous avons d'universel : les mimiques du visage, le ton avec lequel on s'exprime. Pas besoin d'être un expert en reconnaissance faciale pour sentir le mauvais plan qui allait lui faire rater sa journée de travail...
C'est vrai qu'elle paraît immature à plusieurs reprises... Mais n'a-t-elle donc aucun instinct de survie ? Après avoir été fouillée, insultée par un (facilement identifiable) grand criminel, être forcée de prendre de la drogue et avoir vu ses nouveaux petits amis se charger d'armes, on lui propose de rentrer chez elle. Et elle, elle refuse.


Elle dit aimer le diable. C'est la seule chose qui m'aide à la cerner. Il y a des gens intéressés par les situations qui sentent mauvais, c'est une chose certaine. Qu'est-ce qui manque à Victoria pour qu'on l'identifie à ce type de personnes ?


_____C'est peut-être moi qui deviens trop pragmatique avec les années... Mais voilà l'unique chose qui manque à ce film : un personnage principal avec une vraie psychologie qui le rende crédible.

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le 9 janv. 2016

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Domitillerv

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