Le schéma d'introduction au milieu qui est décrit dans Vivants est on ne peut plus classique, avec l'arrivée d'une stagiaire, plus spectatrice qu'actrice, qui découvrira en même que nous les rouages d'un métier, où "l'on kiffe et l'on morfle", régulièrement. Film sur le monde du travail, celui des journalistes adossés à une émission d'information télévisée, le long-métrage décrit une équipe, presque une famille, avec ses grands reporters qui, par le biais des contraintes, sont presque devenus des petits rapporteurs, auxquels la liberté d'investigation se réduit comme peau de chagrin. Exit les guerres à l'international et bonjour les sujets dans l'air du temps (écologie, mode, véganisme, ...). La réalisatrice, Alix Delaporte, qui sait de quoi elle parle, a préféré la vie de groupe, avec ses tensions et ses humeurs plutôt que de suivre une enquête de A à Z. En résulte une succession de scènes, plus ou moins réussies, avec un personnage principal, qui est la plus passive, filmée abondamment et parfois dans des gros plans qui n'ont pas trop de signification alors qu'on échappe de peu à une romance un peu trop attendue. Moyennant quoi, les comédiens parviennent à maintenir l'intérêt intact, ayant chacun l'occasion de montrer leur talent et pas seulement les excellents Alice Issaz et Roschdy Zem. Aux côtés de Pascale Arbillot et de Vincent Elbaz, valeurs sûres, Pierre Lottin et Jean-Charles Clichet tirent leur épingle du jeu.