Plus ou moins raté lors de sa sortie quelques jours avant le confinement, content d'avoir pu « rattraper » ce « Vivarium » en en sortant, car nul doute que celui-ci vaut le détour à bien des égards. Son propos, d'abord : cette logique presque fantastique d'enfermement, sans la moindre possibilité de sortir de la ville et d'être presque obligé de rester dans une maison qui n'est pas la nôtre (même si elle le deviendra par la force des choses), je trouve ça vraiment intrigant, pour peu qu'on en fasse quelque chose, ce qui est relativement le cas ici.
La mise en scène, ensuite : nul doute que Lorcan Finnegan sera un nom à suivre tant il sait à la fois exploiter son décor anxiogène et instaurer une ambiance étouffante, presque malsaine, éminemment renforcée par cette incroyable idée
d'enfant mutant,
faisant définitivement basculer le récit vers une forme d'angoisse aussi singulière qu'originale. Dommage, alors, que le film souffre de quelques longueurs (toujours compliqué de tenir sur la durée avec une idée réjouissante mais devant fonctionner jusqu'au bout) et, surtout, d'un vrai manque d'explications sur le pourquoi du comment : autant je suis rarement pour le « tout expliquer », mais là, ce n'est même plus de la suggestion : juste quelques vagues pistes où l'on vous dit « démerde-toi avec ça », enlevant une part de vertige et laissant un certain goût d'inachevé, d'autant qu'il y avait forcément mieux à proposer que ce dénouement assez bancal.
Pourtant, Finnegan avait vraiment toutes les cartes en main pour réussir son coup, optant clairement pour le choix du
pessimisme et de la noirceur,
excellemment retranscrits par Jesse Eisenberg et surtout la toujours splendide Imogen Poots, pour laquelle ma passion grandit à chaque nouveau titre. De l'audace, donc, à saluer en ces temps de consensus mou, rendant vivement fréquentable ce « Vivarium » doté de talents multiples, échouant « seulement » à nous convaincre totalement de sa démarche avec une conclusion digne de ce nom : frustrant, et pas qu'un peu...